lundi 6 février 2012

Poésie pas peur - Henry Miller

La nuit, quand je regarde la barbiche de Boris étalée sur l’oreiller, je deviens fou. O Tania, où sont maintenant ton sexe brûlant, tes épaisses, tes lourdes jarretières, tes douces cuisses si dodues ? J’ai un os de six pouces dans la queue. J’aplatirai tous les plis de ton vagin, Tania, et le remplirai de semence. Je te renverrai à ton Sylvestre, le ventre douloureux et la matrice sans dessus dessous. Ton Sylvestre !  Oui, il sait bien allumer un feu, mais moi, je sais comment enflammer un sexe ! Je te rive des boulons brûlants dans le ventre, Tania ! Je porte tes ovaires à l’incandescence. Ton Sylvestre est un peu jaloux maintenant ? Il sent quelque chose, n’est-ce pas ? Il sent les traces de ma belle queue. J’ai un peu élargi les rives, j’ai repassé les rides. Après moi, tu peux bien prendre tes étalons, des taureaux, des béliers, des cygnes, des saint-Bernard. Tu peux te fourrer des crapauds, des chauves-souris, des lézards jusqu’au fond du rectum. Tu peux chier des arpèges si tu veux, ou t’accrocher une cithare en travers du nombril. Je t’encule, Tania, tant et si bien que tu resteras enculée ! Et si tu as peur d’être enfilée publiquement, je t’enfilerai dans le privé. Je t’arracherai quelques poils du con, et je les collerai sur le menton de Boris. Je te mordrai le clitoris, et je cracherai des pièces de quarante sous…

Henry Miller in Tropiques du cancer  

"Ça défonce, si j'ose dire"
dixit le chux


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